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Fils et filles d'Alzheimer ...

... petits-enfants, conjoints/partenaires, parents, amis, soignants et autres proches de malades d'Alzheimer, 

Notre combat : que les personnes frappées par la maladie soient prises en charge avec compétence, humanité et dignité jusqu'au bout.  Partageons ici informations et expériences, bonnes ou mauvaises, qui éviteront peut-être à d'autres certaines mésaventures douloureuses et coûteuses. Voyez avec Carpe Diem ce qui peut se faire quand la volonté existe.  
                                                 

filledAlzheimer@yahoo.fr           <le 22 janvier 2007>  

N.B: Si vous avez du mal à lire sur fond noir, 
il vous suffit de sélectionner le texte pour l'avoir 
en bleu et blanc.

 

2 février 2008 6 02 /02 /février /2008 20:13
Marguerite Merette, dans un conte intitulé "Sur une autre planète...", évoque en 2003 la vie dans l'équivalent canadien d'un EHPAD.  On peut aisément transposer ce texte chez nous en France.

Extrait :

"Mais un beau jour, c’est Proche-Perturbateur qui a pris le dictionnaire et qui y a inscrit :

“ Je ne veux qu’on empêche de marcher mon parent Habitant d’aucune façon ”.

 Et il exigea que tout ce qui aurait ce but porte dorénavant le nom de contention. La définition de contention correspondrait à celle d’empêcher sans consentement. (Là encore : qui, n’étant pas dément, accepte qu’on l’empêche !). Même après que sur Hôpital, cette définition est devenue officielle, elle a semé la confusion sur la notion de consentement de la part de la personne démente. Le dérapage fut facile, dans le monde fermé de Microcosme. Une personne lucide ne pouvant refuser de comprendre notre “ bon sens ”, il ne fallait pas attendre le consentement du dément. S’il faut laver 10 déments en 30 minutes, qu’il en soit ainsi ! Les Temporaires ont des responsabilités, que les déments le veuillent ou non. S’il faut quatre Temporaires pour retenir un dément quand on le lave, la notion de consentement est à oublier. Et une fois oubliée, elle le demeure.

Par ce dérapage, les Temporaires, qui comprennent et acceptent pourtant qu’un chien montre la porte, avaient de la difficulté à reconnaître et accepter qu’un être humain souhaite se lever et marcher. Puis, la même difficulté s’est présentée pour reconnaître qu’il ait faim ou pas, qu’il ait mal ou pas, qu’il ait des émotions ou pas, qu’il consente ou pas. La légitimité du consentement du dément a alors perdu son sens, faute de personnes pour défendre ce sens et pour en reconnaître le langage."

Pour lire le texte intégral, cliquer
ici.
 
Lire aussi la lettre d'espoir d'une aide-soignante suisse écrite en réponse,
et les commentaires, notamment les témoignages de plusieurs médecins français.

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22 janvier 2008 2 22 /01 /janvier /2008 20:10

Article du Dr Christophe Trivalle, responsable de l’UF soins longue durée, hôpital Paul-Brousse de Villejuif, publié dans l'Humanité le 14 janvier 2008 :
http://www.humanite.fr/2008-01-14_Tribune-libre_Geriatrie-la-honte-des-soignants


Un extrait :

"Aujourd’hui, les soignants pleurent en faisant leur travail car ils ont honte. Ils ont honte de ne pas pouvoir faire manger les malades correctement, ils ont honte de ne pas pouvoir leur donner une douche régulièrement, ils ont honte de ne pas pouvoir les lever et de les laisser au lit toute la journée, ils ont honte de ne pas pouvoir les changer autant que nécessaire, ils ont honte de ne pas avoir le temps de leur parler."

Et en conclusion :

"...il est bien évident que, pour un repas, il faut plus de dix minutes, et que certains malades ont besoin de trois quarts d’heure à une heure, si ce n’est plus. On voit facilement que ces conditions de travail sont inacceptables et que cette prise en charge des malades âgés est indigne.

Pourtant, ces malades âgés sont nos parents ou nos grands-parents. Ils ont travaillé, ils ont cotisé, ils ont droit à notre respect et à être traités comme des êtres humains.

Il faut d’urgence augmenter les ratios de personnel en SLD et en EHPAD. Il faut d’urgence revaloriser ces professions. Il en va de l’honneur de notre pays."

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15 janvier 2008 2 15 /01 /janvier /2008 18:30

Dans son discours du 8 janvier 2008,
qu'a dit le président Sarkozy qui concerne 
directement ou indirectement Alzheimer  ?

 "La politique de civilisation, 
c'est la politique de la vie" 
Bon début.  Voyons la suite.

[...]

"La sécurité sociale, le droit du travail, les congés payés, le service public, 
ce furent les fruits d'une politique de civilisation."

Nous pouvons donc nous sentir rassurés en comprenant que nos dirigeants vont s'employer à préserver ces acquis, fruits de la civilisation.  Mais ... gare à la nuance :  "ce furent", ici le passé simple a de quoi inquiéter, car  aujourd'hui ces acquis sont considérés par certains comme dépassés.
Vigilance, donc.  Adaptation aux réalités contemporaines, oui, démantèlement, non.

[...]

"A chaque époque, [...] le défi est toujours le même : [... ] réhumaniser la société, [...]"

Réhumaniser la société, on ne peut qu'être pour !
Un impératif vital : réhumaniser l'hôpital (voir plus loin)
.

" Edgar Morin dit que les impératifs aujourd'hui d'une politique de civilisation sont la solidarité, ... la convivialité, la moralisation qu'il oppose aux maux de notre temps que sont l'isolement, le cloisonnement, l'anonymat, la dégradation de la qualité de la vie, l'irresponsabilité
Ces objectifs, je les fais miens.   Je les fais miens [...] 
dans la politique sociale, dans la politique du développement durable."

Alors il faut d'urgence, et d'abord au plus haut de l'Etat, entre nos ministères et dans nos administrations, en finir avec le cloisonnement
Ainsi plus jamais on ne  verrait le ministère de la santé renvoyer à celui de la solidarité 
l'inventif jardinier en maison de retraite soucieux de ménager les articulations des vieux résidants, 
plus jamais on ne  verrait une administration de tutelle juger en sureffectif une unité Alzheimer 
(service de grands dépendants) dont le ratio de personnel s'approche du ratio officiellement  préconisé, plus jamais on ne  verrait ces multiples contradictions flagrantes entre les discours et la réalité,  
plus jamais ... Je rêve ?  Mais non, voyons, puisque 
notre président engage ici sa crédibilité!  
Voir plus loin la priorité qu'il déclare donner en 2008 à l'hôpital
.

[...]

"Je pense bien sûr à l'environnement, à la santé, à l'urbanisme, à l'architecture, au logement, à l'école, au service public, à la protection sociale. Je pense aussi à la revalorisation du travail, à la place qui est faite à la jeunesse, à la manière dont notre société traite ses personnes âgées."

"Croyons-nous que la maladie d'Alzheimer, la dépendance, la dépression, le malaise des banlieues, l'intégration ou le chômage des jeunes ne sont pas des problèmes posés à notre civilisation et qui exigent autre chose pour être résolus que quelques mesures de gestion ou quelques crédits supplémentaires ?  [...] Croyons-nous que la civilisation peut sortir indemne des dérives du capitalisme financier ou du réchauffement climatique ?"

Au contraire, M. le président, nous sommes convaincus que la France des Droits de l'Homme 
se grandirait à mieux  traiter ses vieillards et à prendre correctement en charge 
les malades d'Alzheimer de tous âges.  
C'est pourquoi, au nom de la civilisation, nous demandons

ICI et MAINTENANT 
(= dans tous les services de grands dépendants et sans attendre 2012) 
des professionnels compétents (formés à la maladie d'Alzheimer et à la bientraitance) 
en nombre suffisant,
soit 0,8 tout de suite pour aller progressivement vers 1.

Accessoirement, si les hôpitaux et maisons de retraite nouveaux étaient désormais construits selon des techniques écologiques, HQE etc, le réchauffement climatique s'en trouverait freiné.  Décloisonnons aussi  la réflexion !

[...]

"C'est avec la même volonté de mettre en œuvre une politique de civilisation que je souhaite 
engager une réflexion sur les moyens d'échapper à une approche trop quantitative, 
trop comptable de la mesure de nos performances collectives
. [...]
 Pour tout changer nous avons besoin d'abord 
de changer nos critères de jugement, nous avons besoin 
de prendre en compte la qualité et pas seulement la quantité. "

Alors, M. le président, cessons pour commencer de comptabiliser le travail des soignants 
comme s'il s'agissait de produire en usine des objets commercialisables!

Exemple avec les repas donnés aux malades incapables de se nourrir seuls : 
Une approche trop quantitative, trop comptable conduit actuellement, faute de personnel formé et en nombre suffisant, à faire manger un malade en 10mn.  Ce qui veut dire pas de soupe de légumes, 
de maigres rations enfournées trop vite, la nourriture généralement servie froide 
et aucune communication.  
Une approche qualitative voudrait que l'aide-soignante puisse consacrer à chaque malade les 20 à 40-45 mn dont il aurait besoin (1h selon le CNA!) pour apprécier un repas complet équilibré 
et servi chaud, que l'aide-soignante lui commenterait au passage 
(le mixé n'étant généralement pas identifiable).
 
Prendre en compte la qualité supposera 
PLUS de soignants, et 
la FORMATION de tout le personnel à la BIENTRAITANCE.
  

Cela aura indéniablement un coût immédiat, mais les bienfaits à long terme sur le plan humain et sur le plan économique (emplois directs et indirects) seront incommensurables.

"[Prendre] mieux en compte les conditions réelles et la qualité de vie des Français qui n'en peuvent plus de
l'écart grandissant entre des statistiques qui affichent un progrès continu et les difficultés croissantes qu'ils éprouvent dans leur vie quotidienne."

J'ajouterai : qui n'en peuvent plus de l'écart constaté entre les proclamations et les actes.

[....]

"[...] En 2008, la politique de civilisation s'exprimera dans l'action qui sera menée 
contre le cloisonnement et la bureaucratisation de la société à travers la poursuite de 
la réforme de l'Etat et de la réforme administrative, parce que la bureaucratisation porte une lourde responsabilité dans la déshumanisation de notre société. Au-delà des changements d'organisation, 
de méthodes, d'état d'esprit, un Défenseur des Droits fondamentaux doté de larges attributions sera créé pour permettra à chacun de disposer d'un recours efficace et pratique face à la mécanique anonyme de l'administration. Son rôle sera consacré par la Constitution."

Bien, mais... quelle différence avec l'actuel Médiateur de la République ?

[...]

"En 2008, la politique de civilisation s'exprimera aussi dans la politique de santé, 
qui est l'une des valeurs fondamentales sur lesquelles repose notre idée de l'Homme. 
Il y a un sujet particulier qui a été évité depuis trop longtemps et qui ne peut plus l'être : 
je veux parler de l'hôpital où tant d'espoir, de sentiment et de dévouement se mêlent 
à la maladie et à la souffrance. L'hôpital est en déshérence. 
Je veux en faire l'une des priorités de 2008. 
Je veux que soit réglé le problème des 35 heures qui l'a si profondément désorganisé. Je souhaite qu'on en change la gouvernance, qui n'est plus adaptée aux réalités d'aujourd'hui. Je souhaite que l'on transforme des structures hospitalières sous-utilisées pour accueillir des personnes âgées qui ont du mal à trouver un hébergement adapté à leurs besoins."

"Je veux insister aussi sur la nécessité de garantir à tous un égal accès à des soins de qualité quels que soient les moyens de chacun, quel que soit le territoire ou le quartier où il habite [...]"

En prévoyant la prise en charge de la dépendance par la Sécurité sociale ?

Actuellement la  maladie d'Alzheimer, censément prise en charge à 100% à titre d'affection de longue durée, ne l'est pas vraiment puisque les soins non médicaux rendus nécessaires par la maladie 
restent pour l'essentiel à la charge du malade et que leur montant dépasse souvent très largement les ressources de celui-ci.

 [...]

"En 2008, la politique de civilisation s'exprimera dans la poursuite de la politique de revalorisation du travail. [...] La revalorisation du travail, elle est dans la suppression de tous les obstacles qui empêchent ceux qui le veulent de travailler. Elle est dans l'assouplissement des règles du marché du travail et dans la sécurisation des parcours professionnels."

Là, au sujet de
la dégradation continue des conditions de travail des soignants, je cède la plume 
(le clavier ;-)) à Mme Anne Perraut Soliveres, infirmière de nuit, et aux soignants qui s'expriment 
sur son blog  Tapage nocturne à l'hôpital
 .

"En 2008, la politique de civilisation s'exprimera dans notre capacité à mieux partager les rentes et les profits, à partager plus équitablement les résultats des efforts de tous."

[... ]

[...] "faire rayonner les valeurs universelles de paix, de justice, de liberté, 
de dignité de la personne humaine et de diversité."


 "La France mettra tout en œuvre ... pour que la logique du commerce ne prenne pas systématiquement le pas sur toutes les autres."

Voir plus haut mes remarques sur la bientraitance  et sur le travail des soignants, et j'emprunterai ma conclusion à un soignant internaute : 
"Un lieu de soins n'est pas une usine !" ..

.

M. le président, il s'agit maintenant 
de concrétiser ces nobles déclarations.

Nous vous jugerons 
aux mesures prises et à l'évolution de la réalité sur le terrain.

filledAlzheimer@yahoo.fr

 

 

 
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11 janvier 2008 5 11 /01 /janvier /2008 19:15

M. Pierre Fèvre-Renault, Alzheimer-Accueil 94, 
nous communique le nouveau texte suivant, 
daté du 05/09/2005 mais toujours d'actualité :

Notre société, si vigilante en matière de maltraitance de la part des proches du malade au domicile est particulièrement silencieuse quand il s’agit d’une maltraitance institutionnelle. Les problèmes de maltraitance à l’hôpital et en maison de retraite existent, et nous sont rapportés par les familles.

 

La maltraitance des personnes âgées dans ces établissements est souvent passée sous silence, car les familles en général ne se plaignent pas, de peur de voir leur malade en subir les conséquences. Cette maltraitance n’est pas assez dénoncée par les associations et les médias, lorsqu’il s’agit d’Alzheimer. Ces malades ne sont pas comme les autres en raison de leur incapacité à s’exprimer et à faire respecter leurs droits ; à ce titre ils devraient avoir un traitement particulier sur le plan médical de la prise en charge. Certains rapports dénoncent sous forme d’enquêtes statistiques la maltraitance à l’hôpital ou en maison de retraite des personnes dépendantes, mais rien ne change dans notre société pour lutter contre cette situation (rapport Debout 2002).

 

Maltraitance rapportée fréquemment par les familles, relative à l’alimentation d’un Alzheimer.

 

Celle-ci se rencontre plus souvent en secteur gériatrique des  hôpitaux du secteur public. Lorsqu’il s’agit d’un Alzheimer isolé, sans famille et incapable de se nourrir seul car ayant perdu l’usage de la main, l’aide soignant peu scrupuleux pose parfois le plateau repas à côté du malade, ne le fait pas manger et reprend le plateau repas, intact une heure après.

 

Une telle situation est inadmissible et mériterait d’être portée en justice. Les raisons en sont connues : la première est relative au peu d’empathie de certains aides-soignants pour le malade, la seconde tient au manque de personnel et la troisième est institutionnelle. De telles situations pourraient être évitées, si un Alzheimer était pesé au moins une fois tous les 15 jours et son poids consigné sur un registre à l’usage des proches.

La lecture de ce registre par un tiers indépendant dans le cas d’une personne seule, sans famille, pourrait déclencher un signal d’alerte vers le personnel soignant. Ceci n’est pas le cas aujourd’hui et il est pitoyable de rencontrer parfois dans nos hôpitaux des malades alzheimer squelettiques, en raison d’une absence d’alimentation surveillée.

 

Maltraitance de la part des hôpitaux publics et des institutions, relative au problème des urgences.

 

Que constate-t-on aujourd’hui :

 

Un Alzheimer d’une maison de retraite nécessitant des soins urgents est orienté vers un hôpital du secteur gériatrique de rattachement ; celui-ci est confié généralement seul au VSL ou à l’ambulancier qui le dépose, comme un paquet, aux services des urgences (la maison de retraite n’ayant pas le personnel disponible pour accompagner le malade). N’étant pas capable de s’exprimer, cette personne n'est parfois pas enregistrée à la réception et si, par malheur, le dossier médical de suivi mis à disposition par le médecin coordonnateur de la maison de retraite n’est pas renseigné, l’Alzheimer est abandonné dans un couloir aux urgences, où il peut rester plusieurs heures sans que l’on s’occupe de lui. Je ne parlerai pas ici des examens cliniques réalisés par un interne en l’absence d’un proche, qui faute d’information peut entreprendre des examens sans rapport avec l’objet de l’hospitalisation.

 

Pour éviter de telles situations, il devient impératif de faire accompagner le malade aux urgences par un professionnel de la maison de retraite (nécessité de faire évoluer la réglementation), jusqu’au moment ou un proche ou la famille puisse prendre le relais. Il est aussi indispensable de mettre en place à l’hôpital une orientation spécifique à ce type de malade, car on peut imaginer ne ce qui peut se passer, si on est obligé de changer d’hôpital en raison des soins à apporter à cet Alzheimer. Faute de contraindre l’hôpital ou la maison de retraite à changer ses pratiques, on retrouvera des cas de maltraitance au pénal dans les prochaines années.

 

Maltraitance institutionnelle par défaut de services adaptés de soins dentaires depuis plusieurs années.

 

Se brosser les dents, nettoyer quotidiennement son dentier, soigner ses caries et faire procéder à l’extraction des racines qui vous font souffrir représentent l’hygiène de base bucco-dentaire de chacun d’entre nous. Mais ces tâches élémentaires sont très difficiles à mettre en œuvre lorsqu’il s’agit d’un Alzheimer.

 

On observe en maison de retraite ou à l’hôpital un laisser aller très répandu en matière de soins dentaires. Il est nécessaire de rappeler ici que laver les dents, nettoyer et remettre en place les dentiers des Alzheimers dont ils s’occupent constituent une partie importante des attributions des auxiliaires de vie. Ces soins ne sont pas faciles à réaliser mais ils dépendent surtout de la disponibilité de l’aidant. La brosse électrique est une solution plus facile à mettre en œuvre que la brosse manuelle pour nettoyer les dents d’un Alzheimer.

 

Comment apporter des soins aux caries dentaires, lorsque cet Alzheimer n’ouvre pas la bouche ? Il n’y a malheureusement pas aujourd’hui de solutions réglementées proposées et la famille assiste à la perte progressive des dents du malade, suite à des caries, avec parfois des épisodes très difficiles à supporter pour les proches, lorsque le malade développe une infection généralisée et souffre pendant plusieurs jours.

 

Ayant été le témoin de cette situation, il est de plus en plus pénible de voire souffrir un proche en permanence des dents depuis plusieurs années. Le malade porte ses doigts dans sa bouche pour atténuer sa douleur, avec parfois de l’automutilation inconsciente des doigts, de la main ou de l’avant bras.

 

Aucune solution institutionnelle de la part des pouvoirs publics n’existe actuellement pour répondre au problème de la chirurgie dentaire sur ce type de malade. Il faut menacer de porter plainte contre un hôpital pour qu’un service de stomatologie accepte d’intervenir sous anesthésie pour procéder à une extraction de racines dentaires qui nécessite une hospitalisation particulière.

 

Que d’énergie dépensée par la famille, pour faire respecter le droit et la dignité de la personne malade ! si certains services de médecine ambulatoire acceptent aujourd’hui d’intervenir sur les dents d’un Alzheimer sous anesthésie générale, ceci reste une exception et les familles sont toujours confrontées à ce problème permanent des soins dentaires dans les services gériatriques ou les maisons de retraite. Ayant évoqué ce problème, il y a quelques années au Conseil de l’Ordre des Dentistes, ce dernier m’avait indiqué qu’il réfléchissait pour trouver une solution. Force est de constater aujourd’hui, que la situation n’a pas évolué. Le service de stomatologie de l’hôpital Sainte Anne qui acceptait d’intervenir sous anesthésie sur certains Alzheimers de la grande couronne parisienne refuse désormais de le faire, en raison de nouveaux règlements dictés par la CRAM.

 

Les responsables gériatriques et directeurs de maison de retraite pourraient identifier systématiquement une filière de soins dentaires dans leur environnement de proximité afin d’assurer le service et surtout clarifier l’information vers la famille.

 

Il est totalement scandaleux aujourd’hui de voir l’absence de qualité des services dentaires en gériatrie et en maisons de retraite, quand la famille, suite à de nombreux sacrifices s’acquitte de 1700 à 2500 euros par mois pour que son Alzheimer soit pris en charge. Les maisons de retraite jouissent d’une situation particulièrement intéressante dans notre société ; elles sont rares en Ile de France (4 à 6 mois pour obtenir une place après inscription sur une liste d’attente), elles sont onéreuses et la direction est toute puissante  dans ses choix de patients et de familles accueillies. Les services de gériatrie des hôpitaux sont quant à eux dépassés par les problèmes de personnels liés à l’absentéisme et la bureaucratie.

 

On peut comprendre que soigner un malade qui n’ouvre pas la bouche pose un problème difficile et que l’anesthésie totale n’est pas une solution que l’on peut répéter, en raison du coût et de l’intolérance du malade, mais il est quand même curieux qu’aucune solution n’ait été développée à ce jour pour contraindre un Alzheimer moyennant un appareil à avoir la bouche ouverte pour lui prodiguer des soins de base.

 

Nous évoquerons enfin pour terminer, le problème de la contention du malade alzheimer que l’on observe encore dans certaines maisons de retraite et certains secteurs gériatriques des longs séjours rattachés aux hôpitaux de l’AP-HP.

 

Pourquoi attacher un malade alzheimer sur son fauteuil ?

 

Deux raisons sont évoquées par le personnel : la première tient au malade remuant qui veut bouger et déambuler, la seconde au fait que le malade risque de tomber.

 

Ces deux arguments ne sont pas acceptables dans 90 % des cas. Ils masquent en réalité le manque de moyens et de disponibilité des personnels aide-soignants et la mauvaise connaissance du suivi médical d’un Alzheimer.

 

Il me parait nécessaire qu’un malade alzheimer déambule au moins deux fois par jour, car ce comportement qui est caractéristique de cette maladie permet d’une part d’évacuer pour ce malade une partie de son stress inconscient et d’autre part de conserver sa capacité à se déplacer. Forcer un malade en possession de ses muscles et de ses jambes à se tenir assis conduit ce dernier à ne plus pouvoir marcher.

 

Qui peut faire marcher un Alzheimer en maison de retraite ou à l’hôpital ?

Le conjoint, les enfants ou les amis font en général marcher leur proche. Les auxiliaires de vie sont aussi là pour le faire marcher. Mais la solution médicale institutionnelle passe par le kinésithérapeute qui est la solution pour aider le malade à se déplacer.

 

Si le modèle économique de la prise en charge d’un Alzheimer en maison de retraite par le kinésithérapeute fonctionne bien, on constate que ceci n’est pas le cas à l’AP-HP où les tarifs du kinésithérapeute entrent dans le forfait soins journalier en long séjour ; souvent à ce titre le kinésithérapeute débordé, ne fait pas marcher un malade qui est maltraité et dans le cas d’une personne seule, celle-ci est laissée à l’abandon sur son fauteuil. S’il s’agit d’une personne jeune et remuante, elle est alors retrouvée attachée sur son fauteuil, ce qui est inadmissible.

 

Combattre la maltraitance des Alzheimers en institution est aussi important que la dénoncer au domicile.

 

Il devient nécessaire de donner une plus grande liberté aux associations de résidents face au médecin coordonnateur en maison de retraite ou à l’hôpital ; l’amélioration de la communication entre le personnel médical et les familles est un préalable à toute réduction possible des maltraitances constatées sur le terrain. 

 

Le plus gros problème reste toujours celui des urgences des personnes atteintes de démence qui n’est toujours pas réglementé. La France devient la lanterne rouge en Europe en matière de soins d’urgence vers les Alzheimers. La segmentation actuelle gérontologique par département est complètement inadaptée et contradictoire aux objectifs d’économie et de coûts des services demandés. Vouloir décentraliser des soins par secteur et hôpitaux sans se soucier des services offerts conduit à une absence de soins de proximité pour certaines pathologies. Entre centralisation et décentralisation de certains soins il est nécessaire de rester conscient que l’organisation gérontologique d’un département ne peut être efficace que si celle-ci reste à l’écoute des usagers. Pour les malades de type Alzheimer, il serait nécessaire que le Ministère de la santé définisse des règles de prise en charge aux urgences qui soient connues des maisons de retraite et des institutions d’hébergement.

 

Les alzheimers sont toujours considérés comme des handicapés ou des personnes âgées dépendantes ordinaires, or ce ne sont pas des handicapés car en état de mort cérébrale* et il faut à ce titre leur reconnaître un autre statut. Il est par exemple, totalement aberrant que la famille d’un  Alzheimer disposant d’une carte d’invalidité de la COTOREP (Commission Technique d’Orientation et de Reclassement Professionnel) et encore en vie après 10 ans, soit obligée, suivant la loi de refaire tout son dossier administratif et médical, alors que la personne concernée est en général proche de son décès ; cet état de fait apporte un coût supplémentaire à la COTOREP qui est déjà complètement débordée par les dossiers à traiter (nouveau cas de maltraitance administrative des familles d’Alzheimer).

 

Il est urgent par ailleurs de réformer le système administratif de fonctionnement de l’AP-HP en Ile-de-France, dont les règles dépendent à la fois du Ministre, de la Mairie de Paris, des enjeux politiques des collectivités locales et peu des usagers (représentation minoritaire des familles dans les conseils d’administration). Si rien n’est réalisé dans ce sens dans les années à venir, le prix d’un lit Alzheimer en Ile-de-France poursuivra sa croissance vertigineuse avec des coûts complètement insupportables pour une famille ayant des revenus moyens.


<Pierre Fèvre-Renault, Alzheimer Accueil 94, 05 septembre 2005>


* la terminologie "mort cérébrale" de l'Alzheimer n'est pas employée ici dans le sens médical du terme ; il n'existe malheureusement pas de terme juridique aujourd'hui pour décrire l'état d'une personne alzheimer ayant perdu la totalité des ses facultés cognitives, on pourra se reporter à l'article de Masahiro Morioka relatif à
la mort cérébrale comme vecteur de relations humaines.

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11 janvier 2008 5 11 /01 /janvier /2008 19:05

M. Pierre Fèvre-Renault, Alzheimer Accueil 94, a envoyé le 1er février 2007 le texte ci-dessous, en réponse à mon interpellation des ministres et candidats de fin 2006 publiée sur le blog de François Bayrou.  Précision : j'avais bien essayé de publier mon interpellation sur les blogs d'autres candidats, mais  les contributions d'électeurs y étaient soit trop limitées en longueur, soit "modérées" = censurées, soit tout simplement non prévues.  J'ai envoyé mon interpellation à tous les ministres compétents d'alors et à plusieurs candidats, aucun ne m'a répondu.   Le texte de M. Pierre Fèvre-Renault ayant disparu des commentaires,  j'en fais un article parce qu'il reste d'une criante actualité, au moment où l'on parle du travail des soignants, de l'APA et de concertation sur la prise  en charge de la dépendance ("5ème risque").

Lettre ouverte aux élus et aux dirigeants de maisons de retraite 
pour une meilleure prise en charge des malades de type Alzheimer

 

Le 22 septembre 2006, Monsieur le Premier Ministre déclarait la maladie d’Alzheimer, grande cause nationale en 2007. Les mesures annoncées sont loin d’être suffisantes pour améliorer les conditions d’accueil des alzheimers en maison de retraite. Si le développement du diagnostic précoce de la maladie, permet une meilleure approche de celle-ci au début, le problème reste entier, quant à la prise en charge au domicile ou en institution.

 

Fin 2006, la maltraitance institutionnelle des alzheimers en maison de retraite par manque de personnels perdure et mécontente la plupart des familles. La France est dans les derniers rangs des grands pays européens pour le nombre d’aides-soignantes par personne âgée dépendante. Ce sont les alzheimers qui paient en premier, cette carence de personnel.

 

On dénombre par exemple aujourd’hui en moyenne deux aides-soignantes en charge de faire la toilette de 10 à 13 alzheimers dans une maison de retraite. En d’autres termes avec deux aides-soignantes, il faut quatre à cinq heures pour faire les toilettes de ces alzheimers matin et soir (une toilette dure entre 15 et 20 minutes). Si par malheur, l’aide-soignante est seule, les alzheimers résidents restent cloués au lit, tard dans la matinée, ce qui peut entraîner des esquarres et des infections urinaires. Cette situation constitue une des maltraitances récurrentes des maisons de retraite. La situation est amplifiée pour les alzheimers de moins de 65 ans, fortement dépendants qui nécessitent obligatoirement deux personnes pour faire leur toilette. En effet, une aide-soignante doit lever la personne, la déshabiller, la laver, aider l’infirmière à faire les soins, l’habiller et ensuite faire manger les plus dépendants. C’est une tache épuisante physiquement, que de nombreuses aides-soignantes âgées de 50 ans et plus ont du mal à assumer, tant ces femmes pour une grande majorité d’entre elles, ont développé au cours de leur carrière de nombreux problèmes articulaires.

 

Une amélioration de la prise en charge des alzheimers en 2007 passe donc obligatoirement par une augmentation du nombre d’aide-soignante, en charge de ces malades en maison de retraite. Pour ce faire, il faut réformer les pratiques administratives actuelles conduisant à cette pénurie d’aides-soignants et à la maltraitance institutionnelle des alzheimers. La tarification trois volets (hébergement, dépendance, soins) découlant du contrat de fonctionnement signé entre maisons de retraite et conseils généraux doit être complètement réaménagée.

 

L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) est aujourd’hui inégalitaire et discriminatoire, elle doit être rapidement réformée pour coller aux réalités de la maladie d’Alzheimer. Aujourd’hui chaque maison de retraite présente chaque année au Conseil Général dont elle dépend, un GIR pondéré moyen en fonction du nombre de personnes âgées dépendantes hébergées. Le GIR pour mémoire représente le niveau de dépendance de la personne accueillie, il va de 1 à 5. En général les alzheimers sont rapidement classés en GIR 1 et 2, c’est à dire très dépendant. La logique voulait que l’allocation attribuée à une personne fortement dépendante (alzheimer GIR 1) et nécessitant plus de soins qu’une autre soit plus élevée que celle attribuée à une personne placée en GIR 3. On constate sur le terrain que ceci n’est pas le cas d’un département à l’autre, et au sein d’un même département. Alors que la déclinaison des GIR devrait entraîner une déclinaison des services de soins apportés par les maisons de retraite en fonction de la dépendance de l’alzheimer et de son classement, on observe souvent que les plus dépendants avec un GIR 1 sont les plus touchés par la maltraitance de l’établissement en raison de l’uniformité des services apportés. Dans ce contexte de pénurie d’aides-soignantes, les directeurs de maisons de retraite sont confrontés à une équation impossible à résoudre : comment avec un GIR pondéré moyen (entraînant un encadrement du nombre d’aides-soignants par les services médico-sociaux du département) peuvent-t-ils répondrent aux demandes répétées des familles en personnels, face aux maltraitances observées. Corriger à la hausse ou à la baisse leur GIR pondéré, réduire la masse salariale, en se séparant des personnels coûtant trop cher, trier les dossiers d’admissions en fonction des caractéristiques de la personne âgée, constituent une partie de leur gestion (le nombre de lits n’est pas extensible !!!) Le passage aux 35 heures explique en partie, la pénurie d’aides-soignantes dans les maisons de retraite, mais ce n’est pas la seule cause. Demander de plus en plus de qualification aux aides-soignantes, pour certaines injustifiées conduit à une raréfaction de l’offre et une augmentation de la masse salariale des maisons de retraite.

 

L’obtention de l’APA constitue un parcours du combattant pour la famille et sa valeur d’attribution reste opaque. Une fois celle-ci votée, elle fait l’objet d’une ligne de facturation entre le conseil général et la maison de retraite, et la famille perd tout contrôle de son montant dans ce qu’elle reçoit réellement. Pour illustrer l’opacité du calcul de l’APA appliquée par les départements, je citerais pour exemple le cas d’une alzheimer en GIR 1, dont on renouvelait l’APA pour la première fois ; de 11 € par jour, on passait à 2 € par jour à la maison de retraite, pour la prise en charge de sa dépendance (une fois le prélèvement fait pour payer la prise en charge du GIR 4 et 5). Cette situation incompréhensible a entraîné un recours administratif, qui s’est arrêté avant le Conseil d’Etat. La correction à 10 € par les services du Conseil Général, s’est effectuée dans une absence totale de transparence sur le pourquoi et le comment ?

 

Ce sont les alzheimers qui constitueront avant 20 ans, 90 % de la population des maisons de retraite. L’appellation « maison de retraite ou EPAD (Etablissement pour personnes âgées dépendantes) » doit évoluer et être plus en rapport avec les populations accueillies. Il est anormal aujourd’hui de voir la multiplication des statuts administratifs des résidents en maison de retraite, avec pour corollaire, une augmentation des coûts de gestion s’y rapportant.
Les familles constatent en permanence, un surenchérissement des coûts (3 à 5 % par an, soit près de 1000 € en plus chaque année). La réglementation transmise par les collectivités locales, à partir des directives du Ministère de la Santé aboutissent à une impasse. L’alzheimer en maison de retraite devient une personne gênante et pas bien traitée. Comme on l’a dit précédemment, il existe une absence de transparence dans la prise en charge vis à vis du payeur, à savoir la famille. Rappelons à ce sujet, que c’est aujourd’hui la personne malade et sa famille qui règlent chaque année 22 000 à 25 000 euros par an en moyenne à la maison de retraite pour l’hébergement, hors APA et aide de l’assurance maladie, qui sont versées directement à l’établissement. Une telle somme demandée aux familles, devrait nécessiter des établissements d’être plus à l’écoute de celles-ci, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. La création d’associations de familles au sein de ces maisons, imposée par la loi, n’a pas changé la situation des alzheimers, et le regard de la société porté vers ces malades, bien au contraire !

 

Face à l’augmentation du nombre de malades, l’aide médico-sociale ne pourra qu’exploser, si on ne fait rien pour engager des réformes dans ce domaine, tant sur le plan du financement que dans l’organisation de la prise en charge . Il faut d’ores et déjà penser à d’autres structures où la médicalisation sera minimale, mais où une large place sera faite aux aidants qui partageront avec les professionnels, les problèmes de stimulation cognitive et de fin de vie.

 

Tout le monde reconnaît aujourd’hui que les effets d’un médicament peuvent retarder l’évolution de la maladie d’Alzheimer, mais personne ne se penche aujourd’hui, sur l’effet de l’approche affective donnée à un alzheimer par un de ses proches, et sur le degré d’évolution de la maladie par rapport à cette approche. On peut affirmer que dans la plupart des cas, un alzheimer abandonné par sa famille meurt beaucoup plus rapidement qu’un alzheimer recevant les soins d’un proche parent. Que se passe-t-il dans le cerveau sur le plan physiologique pour qu’un alzheimer aimé et suivi par les siens réagisse différemment, ce qui entraîne un ralentissement de l’évolution de la maladie ?

 

Il est urgent de réintroduire le partage dans l’aide aux alzheimers entre professionnels et familles afin que la banalisation de la maltraitance observée diminue et qu’enfin, chacun puisse se dire satisfait des conditions d’accueil. La famille doit avoir la possibilité de participer aux décisions de prise en charge de son malade en maison de retraite. Pour rendre cela possible, il faut que la communication entre directeur, aides-soignants et familles soient améliorée et peut-être institutionnalisée. Combien de familles d’alzheimers n’osent pas dire ce qu’elle pense par peur de représailles sur le résident ? une priorité actuelle est donc l’amélioration de la communication avec les familles. Les deux grands acteurs de la maison de retraite que sont la psychologue et le médecin coordonnateur doivent aussi être beaucoup plus à l’écoute des familles, et ne pas se limiter à intervenir au moment où la situation devient critique. Il est vrai que lorsqu’un médecin coordonnateur travaille aussi dans un cabinet en secteur libéral, il lui est difficile d’assurer le suivi médical individualiser de 30 à 40 alzheimers en maison de retraite. Il est alors préférable d’aller vers le médecin référent du malade plutôt que vers le médecin coordonnateur, compte tenu des relations de confiance qui s’étaient tissées avant l’entrée en institution entre le malade et son médecin.

 

La presse s’est fait l’écho fin 2006, de l’expérience canadienne Carpe Diem, où le malade partage avec la famille un environnement affectif. Les structures mises en place, grâce à la directrice montre une amélioration dans la qualité des relations malade, soignants et famille. Ceci devrait nous faire réfléchir sur l’évolution actuelle de nos établissements, pour la satisfaction de chacun d’entre nous.

 

<Pierre Fèvre-Renault - Alzheimer Accueil 94>

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11 janvier 2008 5 11 /01 /janvier /2008 19:00
A tous les lecteurs de ce blog, connus ou inconnus, je souhaite pour 2008 courage face à la maladie et combativité face à l'immobilisme, à l'indifférence, aux lourdeurs administratives, au déni, au cloisonnement, à l'autosatisfaction, aux mesurettes précipitées, prises sans réelle réflexion ni concertation, etc.  qui n'apportent pas d'amélioration concrète dans la situation ni dans la prise en charge des malades d'Alzheimer  ...

Mon modeste cadeau de Nouvel An est la possibilité de recevoir un courriel vous annonçant la publication de tout nouvel article.  Inscrivez-vous, si vous le souhaitez, dans la colonne de gauche sous "Avis de parution".  Précision : je n'enverrai pas de "Newsletter", mais je ne sais pas désactiver cette fonction.

Bien cordialement,
filledAlzheimer@yahoo.fr
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19 décembre 2007 3 19 /12 /décembre /2007 16:50
Extrait :

"Nous accueillons ici des malades dits modérés ou modérés sévères, selon deux critères: la mobilité et la non-violence. Après, nous ne pouvons plus assumer la prise en charge, les lieux et le personnel ne sont pas adaptés", précise Paul Combet, président de l'association Provence-Alzheimer (0491400777) qui a crée et gère la structure à Marseille.  [...] 

Paul Comblet [... ] défend cet accueil de jour qui "apaise" les malades et doit s'étendre, mais regrette la méconnaissance des familles : "On manque de places dans la région, et pourtant nous ne sommes pas pleins, il faut aussi changer les mentalités
".

Lire l'article :

http://www.laprovence.com/articles/2007/11/08/152276-UNKNOWN.php
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19 décembre 2007 3 19 /12 /décembre /2007 16:49
Après l'émission de M6 et l'émoi qu'elle a suscité, voici un article de réflexion à lire sereinement :

http://michel.cavey-lemoine.net/article.php3?id_article=71

Pour ma part, en tant qu'"aidante familiale", j'ai seulement suivi une journée de formation avec Yves Gineste à la gestion des comportements d'agitation pathologique, mais je peux témoigner de l'utilité immédiate de cette formation et de ses bienfaits durables.  C'est pourquoi  je milite depuis en faveur de la formation de tous les personnels soignants à cette philosophie du soin.

filledAlzheimer@yahoo.fr        19/12/07
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17 décembre 2007 1 17 /12 /décembre /2007 17:30

Ouf, la CMP a finalement rejeté pour l'APA le principe de la récupération sur succession.

Mais ce n'est que partie remise, puisque la couverture du  fameux "5ème risque" (dépendance) va être à l'examen au printemps 2008.  

Ces derniers jours, on a pu lire que des gens fortunés donnaient leur patrimoine à leurs enfants et demandaient ensuite à toucher l'APA, et qu'il serait juste que leurs héritiers remboursent à la collectivité l'APA payée par la collectivité.  C'est probablement vrai, mais combien de cas d'abus par rapport au nombre de bénéficiaires ? Quelques profiteurs doivent-ils justifier la remise en cause d'un dispositif utile, malgré ses insuffisances, à toute une population modeste ?

L'APA est loin d'être la panacée, mais enfin elle a le mérite d'exister pour pallier en partie les carences de notre système de santé.  Rappelons que la maladie d'Alzheimer est censément prise en charge à 100% au titre des affections de longue durée.  100% des frais médicaux, oui, mais RIEN pour les soins non médicaux si ce n'est l'APA.  

Or les soins non médicaux (toilette, aide à la marche, alimentation, entretien de la mémoire, etc. et finalement hébergement en structure médicalisée spécialisée) sont rendus nécessaires par LA  MALADIE, et non par l'âge, de ceux qui en ont besoin, puisqu'on voit des
centenaires alertes et en pleine possession de leurs capacités intellectuelles. 

Pour les bénéficiaires, l'APA est loin d'être la panacée pour plusieurs raisons : elle est insuffisante en cas de maladie à un stade avancé, elle renchérit le prix des prestations et elle est lourde à gérer (beaucoup de paperasserie pour justifier toutes les dépenses).  

Pour les pouvoirs publics, c'est en plus un gouffre financier avec un nombre de bénéficiaires qui va croissant.  

Mais dans leurs calculs, puissent nos décideurs ne pas oublier que l'APA n'est pas versée à perte : elle sert pour une large part à financer des EMPLOIS, directs ou indirects  (ce qui veut dire du pouvoir d'achat en plus, des recettes fiscales en plus, des indemnités de chômage en moins...)

Espérons que la concertation annoncée sur la création d’une nouvelle branche de protection sociale aboutira à la mise en place d'un système équitable et financièrement viable de prise en charge de la dépendance.


                                                                                               <filledAlzheimer>   17/12/2007

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12 décembre 2007 3 12 /12 /décembre /2007 12:30

Décidément, la fin d'année inspire à nos représentants de bien curieux cadeaux  !

Déjà le  21 décembre 2006, la commission mixte paritaire avait
privé les retraités du crédit d'impôt pour l'emploi d'aides au domicile ; aujourd'hui nos sénateurs instaurent la récupération de l'APA sur les successions dépassant 100.000 Euros.

La maladie est purement et simplement niée : nos sénateurs dénaturent l'APA en en faisant une aide sociale plutôt qu'un dispositif destiné à pallier une perte d'autonomie imputable à la maladie.

Voir à ce sujet l'article de jérôme Pellissier :
Pour faire le portrait d’une escroquerie.

Plutôt pousse-au-crime, la première version du texte précisait que le recouvrement s'appliquerait  "aux successions ouvertes à compter du 1er janvier 2009."  Allait-on voir une hécatombe en 2008, des héritiers s'arrangeant pour faire passer leur parent de vie à trépas avant la date fatidique ?   Et par ailleurs, était-il bien légal de changer ainsi en cours de route les conditions du contrat ?

Cette disposition a heureusement été modifiée pour stipuler que le recouvrement s'appliquerait  "aux allocations attribuées pour la première fois à leurs bénéficiaires à compter du 1er janvier 2009".  Pas de rétroactivité donc.  

En réalité, les éventuels héritages auront pour beaucoup été grignotés voire réduits à néant par le financement des soins -à domicile ou en établissement- que nécessite la maladie d'Alzheimer.  On parle de "bouclier sanitaire", mais il n'y a rien de tel pour les malades d'Alzheimer puisque souvent, les frais dépassent très largement les revenus du malade. 

Rappelons que la retraite moyenne est de 1000 Euros et que la facture d'un EHPAD correct sans être luxueux tourne autour de 2000 Euros par mois.  

N'importe quel propriétaire de son logement atteint rapidement le seuil des 100.000 Euros.  Le conjoint survivant, par exemple, qui n'aurait pas déjà hypothéqué sa maison pour financer le "reste à charge" devra-t-il la vendre pour rembourser l'APA ?

Encore une fois, ce sont les personnes aux revenus et patrimoines modestes qui vont être touchées.

L’amendement  va passer en commission mixte paritaire (CMP) 
demain jeudi 13 décembre.

Manifestons à nos élus notre désaccord !
(Liste des députés et sénateurs ci-contre :  la plupart ont une adresse électronique)

filledAlzheimer@yahoo.fr 12/12/07

 

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